Propagation de souches de Plasmodium falciparum résistantes à l’artémisine au Viêt Nam

medecinedesvoyages.net

Une équipe internationale associant l'Université de Mahidol (Bangkok-Thailande), l'Université d'Oxford (Grande-Bretagne) et le Centre hospitalier universitaire de Ho Chi Minh ville (Viêt Nam) a présenté dans la dernière livraison du Lancet infectious diseases (mis en ligne le 17 septembre 2017) une étude montrant la propagation de la résistance de Plasmodium falciparum à l'artémisinine au Viêt Nam. L'extension de la cette résistance dans la sous-région du Mékong présente l'une des plus grandes menaces pour le contrôle et l'élimination du paludisme.

L'évolution de la résistance de Plasmodium falciparum à l'artémisinine au Cambodge avait été rapportée précédemment par "mesvaccins.net" (nouvelle du 8 février 2016) Dans un premier temps cette résistance est apparue dans l'ouest du Cambodge, avec des souches résistantes à la dihydroartémisinine-pipéraquine. Ces souches multirésistantes, identifiées en premier à Pailin, dans l'ouest du Cambodge se sont propagées vers le nord-est de la Thaïlande nord-est et dans le sud du Laos. Elles se propagent maintenant au sud du Viet Nam, où elles sont responsables d'un taux d'échec alarmant du traitement de première ligne par la dihydroartémisinine-pipéraquine.

Le danger est que les souches résistantes se propagent et, comme cela a été le cas avec la résistance à la chloroquine, l'association sulfadoxine / pyriméthamine (Fansidar) et la méfloquine, se propagent de l'Asie du Sud-Est à l'Afrique tropicale.

Commentaires :

L'extension documentée de la résistance de Plasmodium falciparum à l'artémisinine est un problème de santé publique préoccupant. Toutefois, dans le rapport sur la situation mondiale du paludisme publiée par l'OMS en mars 2017 sur les données 2016, Au Viêt Nam, sur une population totale dépassant 93 millions d'habitants, 26% de la population vit dans une zone indemne de transmission du paludisme, 67% dans une zone où la transmission est faible (<1/1000 habitants) et 7% dans une zone où la transmission est qualifiée d'importante (> 1/1000 habitants).

Les deux espèces plasmodiales humaines Plasmodium falciparum (49%) et Plasmodium vivax (51%) sont présentes dans le pays, Plasmodium knowlesi a également été rapporté dès 2009 au Viêt Nam, de façon anecdotique dans des populations vivant en zone forestière. Les vecteurs principaux des Plasmodium au Viêt Nam sont Anopheles dirus, Anopheles minimus et Anopheles sundaicus.

Selon les recommandations françaises publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire en 2017, il y a absence de transmission dans les centres urbains, le delta du Fleuve Rouge, le delta du Mékong et les plaines côtières du centre du pays qui représentent les principales destinations des touristes à partir de la France. Par contre, la transmission est pérenne tout au long de l'année dans les Hauts plateaux au dessous de 1500 m d'altitude au sud du 18e degré de latitude Nord.

Pour le voyageur, des informations détaillées sont disponibles sur le site Medecinedesvoyages.net, qui prend en compte les nouvelles recommandations des autorités sanitaires françaises, des Centers for Disease Control and Prevention des Etat-Unis et de l'Organisation mondiale de la santé.

Source : Promed.